De la réalité des princesses et comment les filles c'est fourbe. Mais pas tant que ça en fait.

Publié le par lesyeuxnoirs

Je suis amoureuse, je l'ai déjà dit. C'est d'autant plus stupide qu'au fond c'est un peu un tocard, il le dit lui-même : c'est un branleur... Il aime pas bosser, est trop feignant pour se cultiver, à la curiosité intelectuelle d'une demi-moule, un peu je m'en foutiste, un peu égoiste, un peu arrogant...

 

Ouais. Sauf qu'il le sait, qu'il l'assume et que du coup ça transforme juste sa loose en caractère et ses défauts en classe et comme il est aussi sensible, gentil, drôle, plein de vie, attachant, humain, original et tendre ben c'est qui la vraie connasse ?

 

C'est moi, encore et toujours.

 

Une connasse fourbe en plus. Comme je suis amoureuse, c'est que j'essaie de lui vendre le produit au p'tit gars !

Comme il est loin d'être bête, il a bien repéré la cellulite, les vergetures, le léger strabisme et la nette tendance à bafouiller donc je rattrape comme je peux en lui jouant Princesse qui pète pas, qui a toujours raison, qui danse comme une reine et chante comme un ange, qui a pleins d'amis et est mystérieuse...

 

Je suis pas mystérieuse. Je suis seule, timide, paumée et triste.

Je suis pas une princesse. Dès qu'il a le dos tourné, je me mouche, je pète, j'ai la dhiarrée, je chiale. Grande classe.

J'ai pas dansé depuis des lustres parce que mon dos ressemble à la Nouvelle-Orléans après le passage de Kathrina et non, les poils de mes bras ne blondissent pas tout seuls au soleil.

 

Qu'est-ce que j'ai à lui offrir en vrai ? De l'amour, bien étouffant, bien exclusif, avec une famille de merde dans le panier, j'ai pas d'amis, pas de passions à partager, tout ce que je peux faire c'est lui fagociter sa vie, et le rendre malheureux en le culpabilisant de ne pas passer chaque instant avec la pauvre princesse seule.

 

Dans un monde parfait, je lui ferai découvrir des choses passionnantes, lui présenterai des gens géniaux et l'éblouirai de ma force de vie et de mon aura lumineuse...

 

La réalité c'est que j'écoute Tears in heaven en boucle en pleurnichant et en m'essuyant le nez sur ma manche et toi, je ne suis même pas assez fine pour savoir si tu culpabilises de vivre ou si tu as déjà oublié que j'existe...

 

Ce que je sais c'est que demain tôt ou tard, tu vas m'écrire un vague petit mot et comme une conne, je vais répondre et on va se voir et on fera l'amour et je mourrai à l'intérieur de tout ce que je veux te donner et tout ce que je veux te prendre mais on fera juste l'amour et tu repartiras...

 

Et dans 2 mois, 6 mois, 1 an, 3 ans tu t'envoleras vers quelqu'un de plus vivant et mes larmes s'ajouteront aux lacs que j'ai versé jour après jour... Toujours seule... Ce n'est qu'une question de temps...

 

Et c'est bien fait pour ma gueule. J'ai qu'à pas être moi.

 

Le plus drôle c'est qu'au fond je ne t'aime pas. J'ai horreur des gens qui pètent, qui se promènenent à poil et ne ferment pas la porte des chiottes. Je supporte pas ceux qui restent vissés devant la télé toute la sainte journée à regarder n'importe quelle connerie. Les gens qui ne lisent pas me sont insupportable. Les cons qui adooooorent les chats me surgavent. Les types qui ne pensent qu'au sexe me lassent. Ceux qui écoutent la même musique comme des monomaniaques m'exaspèrent. Et en plus, il est toujours amoureux de son ex. Ah ah. Je ris.

 

Et pourtant je suis amoureuse de toi.

 

Je suis faible.

 

Je voudrais qu'il m'aime.

 

Je voudrais qu'il caresse les marques sur mon ventre et qu'il me dise que ça n'a pas d'importance.

 

Je voudrais qu'il me déshabille doucement, avec mon cul plat et mes reins poilus et qu'il me dise qu'il m'aime plus que tout au monde.

 

Je voudrais que pour moi, il s'intéresse à tout ce qui me fait vibrer.

 

Je voudrais qu'il voit que je suis seule et timide et effrayée par le monde, qu'il me prenne dans ses bras et qu'il m'aide à avancer, protégé par son amour et sa force.

 

Je voudrais qu'il veuille que je sois la mère de ses enfants, même si je ne suis pas foutue de savoir si j'en veux.

 

Je voudrais qu'il lise ces mots et ne plus jamais mentir.

 

j'ai 34 ans dans 1 mois et je mens chaque jour un peu plus. Je ne sais plus comment ne pas mentir. Comment être moi. Qui suis-je ? Comment vivre ?

 

Don't you know my name if I saw you in heaven...

 

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